La Fédération FO des personnels des Services Publics et des Services de Santé prend acte de la nomination de Monsieur Barnier au poste de Premier ministre. Nous n’attendons pas de lui et de son gouvernement de miracle, d’ailleurs il se dit incapable d’en faire. Ce n’est pas d’un messie dont l’Hôpital public, les EHPAD et le secteur social ont besoin, mais d’un gouvernement qui prendra les mesures nécessaires pour remettre notre système de soins à flot !

Qu’on le lui dise, Paris n’est pas la France, et la situation des hôpitaux est à apprécier sur l’ensemble du territoire métropolitain et ultramarin ! En 20 ans, ce sont plus de 110 000 lits d’hospitalisation complète qui ont été fermés, et voilà pourquoi les malades s’entassent dans les couloirs sur les brancards. Les urgences débordent et leur accès se révèle de plus en plus complexe, filtré par la régulation médicale des centres 15 sous couvert de pénurie médicale. Ajoutez à cela une médecine de ville qui ne répond plus à ses missions et vous comprenez pourquoi les urgences débordent ! Pour redonner du sens aux métiers du soin, il faut un grand plan Marshall avec des moyens correspondant aux besoins des
malades et agents hospitaliers, que Bruxelles soit d’accord ou non il y va de la perte des chances des malades qui viennent à l’Hôpital !

La Fédération FO-SPSS depuis de nombreux mois porte ses revendications lors de ses rencontres avec les différents ministres pour enrayer la situation et donner des perspectives aux personnels hospitaliers ! Mais les gouvernants, après s’être entêtés pendant des années à vouloir faire de l’hôpital public une entreprise, continuent à ne considérer la Santé que sous le prisme d’un coût pour la nation, refusant les solutions qui devraient s’imposer, simplement pour des motifs
financiers, faisant fi ainsi de la santé des français !

Alors, au-delà des mots, nous avons besoin de décisions et d’orientations fortes. Faudra-t-il encore beaucoup de décès suspects aux urgences pour qu’enfin nos gouvernants prennent les bonnes décisions, celles qui ouvriront des lits, celles qui redonneront du sens aux métiers du soin, qui amélioreront les conditions de travail, celles qui enfin garantiront la pérennité de notre système de soins et de la qualité des soins partout sur le territoire ! Arrêtez Messieurs les politiques de vouloir faire croire aux français que des économies sont possibles, alors que depuis 10 ans vous en faites sur le dos des personnels au détriment des patients.

Quant au vieux serpent de mer laissant croire qu’il faut réorganiser l’hôpital, il suffit d’y aller une fois, dans la vraie vie, afin de voir qu’il y a beaucoup trop de malades sur des brancards qui attendent désespérément un lit d’hospitalisation pour comprendre que ce sont des lits qui manquent et pas une énième réorganisation. N’en déplaise aux gouvernants pour répondre aux besoins de la population il faut des moyens, des bras et pas que des mots (toujours les mêmes) qui sonnent creux depuis des dizaines d’années.

Dès mercredi soir, les fédérations représentatives du secteur de la santé, du social et du médico-social vont se rencontrer, afin de s’organiser pour obtenir satisfaction sur les revendications portées par les hospitaliers et attendues par la population !

Le secrétariat fédéral Paris, le 10 septembre 2024.